En résumé succinct, il y a deux sortes de tailles : la longue et la courte.

La première tend à produire davantage de raisins, souvent au détriment de la qualité, tandis que la seconde est austère en quantité mais génératrice de qualité. Entre "long" et "court" il y a de multiples mesures. Une chose est certaine, c'est que la vigne doit être taillée chaque année.

 


 

Aujourd'hui, plusieurs viticulteurs du Sauternais procèdent à la taille dite "Guyot simple". La vraie, la seule taille traditionnelle des grands crus de Sauternes est la taille dites "à côts". Elle élimine tous les bois de l'année végétative précédente, ne retenant que deux ou trois moignons coupés très court et porteurs chacun de deux ou trois "yeux" d'où repartiront les sarments fructifères du nouveau millésime. En principe, cette école devrait être partout respectée, car elle est l'une des conditions premières de la plus grande qualité. Le sémillon, très productif, a tout intérêt à être taillé de cette façon, qui correspond aux usages loyaux et constants de l'appellation. Le sauvignon, quant à lui, s'accommode bien de la taille Guyot. Dans la pratique, il est assez rare que cette distinction soit faite, chaque viticulteur optant, la plupart du temps, pour un seul modèle de taille. Un vignoble sur lequel on ne pratique que la taille Guyot risque fort d'être surproductif. Cela veut dire que ses vins ont de fortes chances d'être des " sauternes pâles ". Et n'oublions pas la vieille sagesse paysanne : " Élever la vigne, c'est la vieillir ; la rabaisser, c'est la rajeunir. "